LA MORTALITE MATERNELLE ET NEONATALE

Publié le 08/04/2013 à 15:10 par etienneagognran Tags : vie histoire femme dieu 2010 mort travail neige afrique

La CARMMA une machine à tuerie au Togo

En Afrique subsaharienne et particulièrement au Togo, la mortalité maternelle et infantile a atteint des proportions importantes. La preuve, au Togo, tous les 24 heures au moins trois femme meurt suite à une complication liée à la grossesse, à l'accouchement ou aux suites de couches, concomitamment vingt-quatre nouveaux nés décèdent presque dans les mêmes conditions, et ceci pour plusieurs raisons. Celles-ci sont entre autres le retard dans l'accès aux soins de qualité, l'insuffisance et l'incompétence du personnel soignant existant. : manque de formation conséquente et de recyclage pour des remises à niveau, rarification des médecins spécialisés dans le domaine de la mortalité maternelle, néonatale et infanto-juvénile, l'inadéquation entre le nombre des populations et celui du personnel soignant. A cela s'ajoute l'insuffisance d'équipements, de médicaments et de fournitures adéquats.

Paradoxalement aux points 4 et 5 de l’OMD, La Campagne Accélérée de Réduction de la Mortalité Maternelle et néo-natale (CARMMA) est voué à l’échec au Togo. En effet, il est regrettable que depuis son lancement le 14 Septembre 2010 à Tsévié par le chef de l’Etat Faure Gnassingbé, cette campagne qui se veut un canal de sauvetage est plutôt devenue une machine à tuerie.

Nulle femme en travail ne peut de nos jours dans les hôpitaux s’en passer sous le scalpel en donnant vie à un nouveau-né. Une fois au centre de santé, le personnel soignant font fit de l’état de gravité de leurs patients. Leur souci prioritaire, est d’établir sur place auxdits patients une ordonnance médicale d’une somme insupportable tout en imposant l’achat des produits déjà à leur possession. Après quoi surgissent les éternels slogans « Amétowode ! Misso ega va ! Midi ega va nem nyi nenewa miabe amea la ku lo». Par manque de moyen financier, certains patients succombent suite à d’intenses douleurs. Des actes qui n’honorent pas notre pays.

Nul ne doit oublier que la perpétuité de l’espèce humaine passe nécessairement par la procréation. Mais celle-ci est jalonnée de risque, c’est une question de vie ou de mort. Du CHU Sylvanus Olympio de Lomé en passant par le CHR de Kara; bref dans tous les centres de santé au Togo, le phénomène devient de plus en plus récurrent.

Face à ce fleau qui fait boulle de neige, la cinquième roue de carrosse prit pour bouc émissaire dans cette histoire est le ministère en charge de la santé. Il vaut mieux plutôt s’adresser au bon Dieu qu’à ses saints. Reste à savoir si les dispositions prises à cet effet par le chef de l’Etat en termes de suivi de ladite campagne qui s’inscrit dans les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) sont de rigueur.